mardi 7 février 2012

D'où viennent-ils ? (deuxième partie)

Pour les petits poupons dont Suzanne et moi s'occupons, il y a aussi des histoires… Le nom de chaque enfant est associé à un évènement ou un endroit.   Un petit de 2 mois portent le nom d'un bébé d'un film ayant pris l'affiche le jour de son arrivée ici.  Tellement petit, le minuscule biberon qu'on lui donne ne lui suffit pas.  Ce petit amour est affamé, mais on y voit, on l'aime et il reprend des forces.   Certains noms sont des dérivés de nom de restaurants ou autres endroits où l'enfant est retrouvé…ex: Ronald (pour Ronald MacDonald) etc….   IL arrive que maman ou papa aient laissé un nom et que ce nom lui reste. 

Nous avons un petit garçon qui dès qu'on le prend nous fait une expression l'air de dire : Je vous ai bien eues !.  On le redépose et: Ouiiiiiiiiin !  il redémarre.   Vite, nous comprenons que notre action provoque une réaction impossible à satisfaire avec les 19 bébés dont nous devons prendre soin.   Ceux qui ont cette réaction, nous les plaçons par terre et tapotons les fesses pour ne pas entendre le transfère des pleurs de l'un à l'autre.  Vous savez lorsqu'un des bébés se met à pleurer, il arrive qu'il y ait un réaction en chaîne.    Alors c'est la catastrophe dans notre coeur !   Nous apprenons à accepter les pleurs !

Une petite cocotte avec un handicap ne demande presque rien, un autre est plus calme et s'occupe seul dans son lit…  Ils y a des enfants qu'on peut oublier, notre mission pour cette semaine, c'est d'aller vers eux….    S'asseoir par terre et en toucher le plus possible.   Les petits coeurs qui demandent moins, nous les prenons sur nos cuisses, dans nos bras…les moins demandant.  Nous voulons qu'ils comprennent qu'ils seront aimés et cajolés, eux aussi.    

Cette semaine une petite fille changera de département pour rejoindre l'aquarium des un à trois ans.   Elle est si jolie, notre petite princesse, mais elle se déplace et monte sur le dos des autres….Beaucoup de surveillance !   Ils auraient besoin de petites marchettes (je sais ça n'existe plus), mais deux à trois aires de jeux semblables aux marchettes feraient l'affaire.   La nurserie n'a qu'une seule marchette et c'est les plus grands (8 mois)  qui l'occupent (ça file vite !) , 2 seules chaises hautes.

Tous sont capables de prendre le biberon seul dans leur lit…   
Nous sommes devenues plus efficaces pour les changements de vêtements ou de couches, ce qui est amusant, c'est qu'on met le vêtement qui suit l'un après l'autre que ce soit fille ou garçon… alors on ne sait plus qui est un garçon, qui est une fille…. et en plus, les nounous font des lulus à tous… 
On commence à les reconnaître alors, les vêtements ou les lulus ne nous dérangent plus ….

Anik et Suzanne.

N.B. Il est écrit dans la communication précédente que le tout se passe dans cette pièce.  Il aurait dû être écrit majoritairement dans cette pièce. Ce matin, nous avons trouvé nos enfants jouant dehors. Aujourd'hui, des étudiants en santé sont venus donner un coup de main dans le cadre de leur formation.  Le ratio était pratiquement de 1 pour 1. RA 
N.B. Les noms des enfants ont été changés pour préserver l'anonymat.  Aussi, nous avons dû modifier des photos pour éviter d'identifier les enfants.

3 commentaires:

  1. Merci ne nous faire partager ces précieux moments. Nous sommes en attente d'un enfant des Philippines depuis plus de 34 mois et c'est un privilège de pouvoir suivre votre aventure en comprenant mieux la réalité des orphelinats...

    Caroline

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  2. Encore quelques larmes de versées pour moi les filles. Je vous lis avec grande attention et beaucoup de nostalgie. Continuez votre merveilleux travail et donnez-nous encore des nouvelles de vous. Soyez assurez que vous êtes dans mes prières ainsi que tous ces petits trésors philippins.

    Isa

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  3. Merci de nous partager votre quotidien si enrichissant.....je vous lis avec beaucoup d'émotions et je prends conscience de la réalité de ces petits enfants Il y a une partie de moi renversée....

    Sylvette xxx.

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